Mais lorsque tout devient gris de fatigue et d’usure, lorsque la plupart des êtres se sont éteints et se sont effacés, alors on remarque cette lueur étrange qui brille par endroits, comme des feux de braise. Quelle est cette lueur ? Que veut-elle ? Est-ce le désir ? Le plus simple désir alors, la force de la vie, la force de la vérité.
Ceux qui refusent les mensonges, ceux qui ne sont pas compromis dans les affaires louches du monde, ceux qui ne se sont pas avilis, qui n’ont pas été vaincus, ceux qui ont continué à vibrer quand tous les autres se sont endormis: la lumière n’a pas quitté leurs yeux. Elle continue à sortir de leur peau, de leur âme, la lumière pure qui ne cherche pas à vaincre ou à détruire. La lumière pour cette seule action: voir, aimer.
Je cherche ceux et celles qui brûlent. Ce sont les seuls immortels.
J. M. G. Le Clézio | L’inconnu sur la terre